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La France, cancre de la sûreté nucléaire européenne

Les principaux éléments du rapport de la Commission Européenne sur les évaluations de sûretés menés sur toutes les centrales nucléaires européennes sont maintenant connus. La France, si prompte à se donner en exemple, se distingue comme le cancre de la classe. Ce rapport promet également des coûts exorbitants pour la mise aux normes de sûreté des centrales. Plutôt que de gaspiller des dizaines de milliards d’euros pour de vaines réparations sur des réacteurs vieillissants, commençons à fermer dès maintenant les plus anciennes !
Nos centrales nucléaires mettent en danger toute l’Europe.
En dépit des grands cocoricos de l’industrie nucléaire hexagonale, cette évaluation met en évidence des failles de sûreté dans toutes les centrales françaises : absence d’instruments de mesures sismiques adaptés aux exigences post-Fukushima, équipements de secours inadéquats en cas d’accident… Le décalage entre le message rassurant envoyé par EDF au moment des « stress tests » français en 2011 et les résultats de ce rapport n’a rien d’étonnant : à l’époque, l’exploitant s’était auto-évalué !
Cette évaluation européenne ne peut encore prétendre à l’exhaustivité : le risque terroriste n’y figure pas, pas plus que la capacité d’évacuer les populations en cas d’accident. Toutefois, elle fait clairement apparaître les déficiences de l’approche française de la sûreté. Dans un discret rapport publié en février 2012, Dieter Majer [1], expert mandaté par le Luxembourg et la Sarre pour une inspection de Cattenom, estimait d’ailleurs déjà que "les nombreuses lacunes constatées et leur importance en matière de sûreté laissent supposer que l’exploitant de la centrale n’est pas grandement sensibilisé à la sécurité des installations." Un constat à étendre à l’ensemble de nos centrales ?
En se penchant en particulier sur le cas de centrales situées près de la frontière, ce rapport vient confirmer que l’irresponsabilité des exploitants et des autorités françaises menace toute l’Europe. Y compris des pays frontaliers qui, comme la Belgique, l’Allemagne et l’Italie, ont confirmé leur choix de se passer du nucléaire.
Pour les travaux, et si on choisissait la sûreté et les économies ?
Selon ce rapport, la remise aux normes de sûreté post-Fukushima des réacteurs coûterait de 30 à 200 millions d’euros par réacteur... soit, dans la fourchette haute, près du double des 5,6 milliards d’euros prévus par la Cour des Comptes pour l’ensemble du parc nucléaire français ! L’État et les exploitants choisiront-ils de conserver une sûreté dégradée ? Ou gaspilleront-ils des dizaines de milliards d’euros pour prolonger inutilement une technologie du siècle dernier qui restera toujours dangereuse ?
La France se devrait plutôt de choisir la sûreté et les économies, en fermant dès maintenant les réacteurs les plus vieux et les plus dangereux, et en investissant dans les alternatives énergétiques. L’Espagne a bien donné l’exemple en annulant la trop coûteuse prolongation de la centrale de Garona. Le futur "débat sur l’énergie" se doit de prendre en compte ces coûts et ces risques.
N’attendons pas de voir la sûreté se dégrader toujours plus et les coûts du nucléaire atteindre des sommets : il faut arrêter dès maintenant de nombreux réacteurs, sans se restreindre à Fessenheim !
Notes : [1] Dieter Majer, Rapport final sur le test de résistance de la centrale de Cattenom, p. 10, février 2012 .


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