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Un statut pour la nature

Biodiversité est le joli nom que l’homme donne à la nature lorsqu’elle agonise. Ce petit mot sent bon son scientifique, son sérieux, sa modernité.
Il y a dans la « biodiversité » un air de laboratoire, d’études technocratiques, de mise à distance, de protecteur froid dénué de tout amour pour l’objet qu’il examine.
Mais surtout, la « biodiversité », c’est loin, dans les forêts tropicales, dans les toundras glacées, sur les pentes escarpées des montagnes autres que celles vouées aux stations de sports d’hiver.
On peut affirmer, sans trop s’exposer, être conscient de l’impérieux devoir de sauvegarder la « biodiversité », tout en autorisant ici les lotissements, les résidences de loisirs, les infrastructures de transports, les ronds-points et supermarchés. Car, bien sûr la nature ordinaire, celle que l’on détruit, n’est pas la « biodiversité ».
La biodiversité, c’est ailleurs, là où il n’y a pas de promoteurs, d’aménageurs, d’exploiteurs, de spéculateurs, d’élus locaux formatés. Ici, chez vous, on célèbre la croissance, le développement créateur d’emplois, l’urbanisation, le désenclavement, bien évidemment, vous savez « de haute qualité environnementale » !
L’homo capitalistus assassine la nature partout, systématiquement, par pans entiers, tout en célébrant la « biodiversité », là-bas, au-delà des limites de sa commune, de son canton, de sa région qu’il ne veut surtout pas voir devenir une « réserve d’indiens ».
Impostures, ces imprécations d’irresponsables qui parlent vertu et agissent en mafieux qu’ils sont, affairistes prévaricateurs, élus népotiques en consanguinité avec le nauséabond monde de l’argent.
Alors, pour parler leur langue de cupides, d’aucuns, pétris de bonne volonté, tentèrent de donner une valeur monétaire à la biodiversité pour la sauver : trente trois mille milliards de dollars (car pour faire sérieux il faut chiffrer en dollars !). D’autres écologistes gentils arguent de l’utilité de la nature, évoquant la possibilité pour une modeste plante tropicale encore méconnue de receler des précieuses molécules thérapeutiques insoupçonnées et qu’il serait désastreux d’anéantir avant qu’elle ait révélé son secret bénéfique.
J’admire ces efforts laborieux pour amortir les coups que le bourreau inflige à la nature. Mais je ne participe pas de cette anthropocentrisme égoïste.
Si la petite plante offre une arme chimiothérapique, tant mieux. Mais si elle n’offre rien, je proclame qu’elle a le droit de ne pas disparaître. Qu’une peuplade sympathique tire profit du tourisme mondialisé grâce aux éléphants ou aux baleines, tant mieux. Mais si une espèce animale ne paie aucune rançon de survie à l’espèce dominante, j’affirme qu’elle doit conserver sa place sur cette planète.
La protection de la Nature n’est pas une affaire d’argent, de profit, de spéculation sur la beauté des sites, la rareté des essences et des animaux. C’est un choix éthique fondamental.
La vie vaut par elle-même parce qu’elle est la vie, dans sa précieuse diversité. Ce n’est point aux antipodes, sous l’équateur ou aux pôles qu’il faut la sauvegarder, mais ici en refusant le paradigme de la croissance infinie.
Vous avez dit : « prise de conscience » ? Nullement.
Les élus ne rêvent que de bitumer, de bétonner, d’augmenter la population humaine de leurs petites circonscriptions. Trop de gens grincheux maudissent les arbres qui font de l’ombre, souillent les terrasses de leurs baies, perdent leurs feuilles en automne. Les buissons et haies deviennent, pour nos nuisibles avérés « des broussailles hostiles et accueillantes à la vermine ». Pour homo capitalistus, toute forme de vie, non directement et immédiatement rentable, fait figure de parasite à éliminer inexorablement.
Pour nous, la nature doit être sauvée en toutes ses composantes et en tous lieux.
Quand par mutation comportementale, l’homo capitalistus deviendra un homo ecologicus, un contrat liera l’humain enfin hominisé avec la nature, contrat reconnaissant à la nature le droit d’être et de demeurer.


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